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Les Cupidons sont tombés sur la tête
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22 octobre 2007

Pour Boris

Mon cher Boris,

Soleil_couchant___Fahamore_24J'ai appris tout à l'heure que la mort t'avait cueilli dans le sommeil au cours du week-end.

La dernière fois que nous nous sommes vus fut au mois de mai. Je suis passée te voir à ton agence un jour férié et nous avons bu un coca ensemble au café de la rue Gay Lussac. Il faisait très beau ce jour-là. Nous avons parlé de tout et de rien, rattrapant les jours de silence, parlé de tes fils, de ma fille, échangé des jeux de mots et des bêtises, évoqué le sort footballistique de Nice et de Guingamp, le temps qui passe, la mort, les changements constants qui bouleversent et modifient nos vies. Tu as promis de m'appeler pour que nous dînions dans notre resto favori. Les jours de mai et juin se sont écoulés sans que nous nous en rendions compte. J'ai pensé à toi le jour de ton anniversaire en août. Je savais que nous nous verrions bien un jour prochain. Nous avions l'habitude de ces rendez-vous distancés au cours desquels nous rattrapions le temps qui se sauvait. Je t'ai envoyé un exemplaire des Cupidons fin septembre. Tu avais lu le manuscrit il y a bien longtemps. Je t'avais annoncé la publication chez Ramsay en mai. Nous nous sommes manqués à Francfort, je n'ai pas dû me réveiller assez tôt pour petit-déjeuner avec toi. Je pensais t'appeler cette semaine ou la suivante. J'ai failli frapper à ta fenêtre jeudi dernier en revenant à pied de chez mon médecin. Mais la fièvre et la fatigue m'ont poussée à accélérer le pas pour trouver une pharmacie encore ouverte. Et, aujourd'hui, lundi, j'apprends que tu n'es plus là, que je ne pourrai plus jamais venir me pencher sur le rebord de la fenêtre de ton bureau pour discuter avec toi. Tout l'après-midi, j'ai pensé à toi, à ta générosité, ta gentillesse, ton amitié dans les moments difficiles et les moments joyeux, à la première fois que nous avons déjeuné ensemble, au Drugstore boulevard Saint-Germain, il y a des années de cela. Je pense à toi, cher Boris. Tu me manques, Jennie

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Commentaires
H
Quelle tristesse, cet homme délicieux et subtil.
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